Guinée: « Vivre à l’intérieur du pays, c’est renoncer aux opportunités… » (par Facely Sanoh)

Être talentueux et intellectuel résidant à l’intérieur du pays en Guinée semble être une perte de temps, voire une malédiction qui étouffe l’excellence au quotidien.
En effet, les avis, recommandations et autres contributions des résidents de l’intérieur sont systématiquement bafoués et ignorés par le pouvoir central. Pour être pris en considération, il faut résider dans la capitale guinéenne, bien que la majorité de la population se trouve en dehors de Conakry.
Dans la nomination aux hautes fonctions de l’État, les bénéficiaires des décrets présidentiels résident majoritairement dans la capitale ou proviennent de l’extérieur, souvent de pays occidentaux. Rares sont les nominations de personnes vivant à l’intérieur du pays. Pour avoir une chance, ces résidents doivent quitter leurs familles et s’installer à Conakry.
L’accès aux opportunités telles que les appels d’offres pour des formations, la passation des marchés, l’accompagnement des entrepreneurs, et les partenariats pour soutenir les entreprises est quasi nul si l’on ne se trouve pas dans la capitale.
En termes de bourses d’études, la priorité est également donnée aux résidents de Conakry. Le service de l’État chargé de lancer les appels d’offres pour les bourses d’études n’a aucun représentant à l’intérieur du pays, un véritable gâchis.
L’arrivée des nouveaux dirigeants, avec à leur tête le général Mamady Doumbouya, avait suscité l’espoir d’un changement.
Cependant, cette pratique discriminatoire s’enracine de plus en plus profondément. Même lors des réunions gouvernementales, on préfère tenir des discours insensés plutôt que de prendre des mesures concrètes.
Aujourd’hui, au sein du Conseil national de la transition, du gouvernement, des directions nationales et des institutions nationales, combien de résidents de l’intérieur du pays occupent des postes de responsabilité ?
Si nous voulons changer les choses, nous devons commencer par changer nos propres pratiques. Il est temps de donner une voix et une place à ceux qui vivent et travaillent à l’intérieur du pays.
La Guinée ne pourra prospérer que si elle valorise tous ses talents, indépendamment de leur lieu de résidence.

A bientôt !

Facely enquêteur Sanoh, Éditorialiste .

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