Manden Kanimbakalako (Siguiri) : Plus de 300 enfants non scolarisés en raison de l’absence d’établissements scolaires.
Kanimbakalako est un district relevant de la sous-préfecture de Niagassola, situé à environ 80 kilomètres de la préfecture de Siguiri. Depuis sa création, cette localité n’a jamais bénéficié de l’appui de l’État. Cependant, il est regrettable de constater qu’aucune école étatique n’y a été existe sur le sol de ce village.
Selon nos informations, plus de 300 enfants, qui ont l’âge d’être scolarisés, sont ainsi laissés à eux-mêmes en raison de l’absence d’établissements scolaires. Cette situation préoccupante entraîne un grave abandon éducatif, laissant ces jeunes sans accès à l’éducation fondamentale qui leur est pourtant essentielle pour leur développement et leur avenir.
Selon Karim Kanimbakalako Keïta, président du District, une inquiétude grandissante se fait sentir parmi les habitants.
« Nous nous interrogeons sincèrement sur notre identité en tant que Guinéens, tant nous avons l’impression d’être complètement ignorés par l’État. »
Le District de Kanimbakalako est situé à proximité de la frontière avec le District de Kökoudouni, qui fait partie de la République du Mali. Les habitants expriment un souhait ardent : « Nous voulons que nos enfants puissent aller à l’école. »
Avec une population d’environ 200 000 habitants, cette situation soulève de vives inquiétudes et un sentiment de désespoir parmi nous résidents, qui aspirent à offrir une éducation à nos enfants et à être reconnus comme membres à part entière de la nation guinéenne »
Karim Keïta exprime sa profonde déception à l’égard des autorités communales de la commune rurale de Niagassola.
« Un habitant du village a récemment construit deux petites chambres en terre, qu’il a converti en une école franco-arabe. cette école ne dispose que de cinq tables-bancs et d’un seul enseignant pour l’ensemble des élèves. Avant l’arrivée de la délégation spéciale actuelle de Niagassola, les membres de la communauté ont élaboré plusieurs lettres afin d’attirer l’attention des autorités sur la situation préoccupante de l’éducation de leurs enfants. Cependant, nous n’avons obtenu aucune réponse positive. Dans notre village Kanimbakalako, l’agriculture est l’activité principale qui nous occupe et nous ne bénéficions pas des revenus considérables que génèrent les districts où l’exploitation minière est pratiquée »
Pour sauver l’avenir des enfants de cette localité frontalière, une un bâtiment qui servira d’école, est en chantier en ce moment, avec le fond propre de la communauté.
« En dépit de nos ressources limitées, nous avons fait preuve de détermination et d’engagement en construisant trois salles de classe ainsi qu’un bureau de direction. Le bâtiment est actuellement à un stade avancé, puisque la charpente est déjà en place. Cependant, en raison d’un manque de moyens financiers, la construction est à l’arrêt depuis maintenant deux ans. L’ancienne équipe municipale de Niagassola s’est rendue sur les lieux afin de constater l’état d’avancement des travaux. Lors de cette visite, plusieurs promesses ont été faites quant à la finalisation des travaux, mais malheureusement, aucune de ces promesses n’a été tenue. En attendant, nos enfants se retrouvent abandonnés à eux-mêmes, sans accès à une éducation adéquate. Cette situation est alarmante et nous préoccupe grandement » ajoute t-il
Siguiri, Alseny Philip Condé
Pour le Gbaikandjamana.com
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