Les 50 enseignants du programme de doctorat dénoncent l’inégalité dans le versement des salaires au sein des établissements universitaires du pays.
Les établissements d’enseignement en Guinée, quels qu’ils soient, continuent de faire face à des revendications en raison du non-respect des engagements pris entre les autorités et les enseignants en exercice.
Recrutés pour atténuer le déficit d’enseignants titulaires d’un Doctorat au sein des institutions d’enseignement supérieur, de recherche scientifique et d’innovation, ce groupe de 50 enseignants, tous détenteurs d’un Doctorat et intégrés à la fonction publique à la demande de l’État, déclare assumer leurs responsabilités suite à l’impayé de leurs salaires depuis octobre 2024.
Au nom de l’ensemble du collectif, Dr Siba Théodore Korovogui a déclaré :« En ce jour, nous avons choisi d’assumer notre responsabilité afin de sensibiliser les plus hautes autorités de notre pays à cette injuste systémique qui impacte profondément notre communauté d’enseignants-chercheurs. En tant qu’enseignants-chercheurs, nous attachons une grande importance aux vertus du dialogue et des débats sereins. Nous avons fait preuve de responsabilité, de patience, de compréhension et d’une volonté constante de dialogue avec notre ministère de tutelle. À l’initiative du ministre Alpha Bacar Barry, nous avons eu l’opportunité de le rencontrer dans son bureau. Nous lui avons envoyé une lettre, signée par les cinquante docteurs en philosophie récemment recrutés en Guinée, dans laquelle nous lui faisons part du non-respect de ses engagements. Nous lui avons également indiqué que si cette situation perdurait jusqu’au 15 janvier 2025, nous nous réservons le droit de suspendre toutes nos obligations stipulées dans les cahiers des charges. Nous avons formulé des propositions concrètes afin de remédier à ces injustices. Malheureusement, la seule réaction tangible que nous avons reçue de la part d’un fonctionnaire du BSD a été un article de presse diffamatoire, irrespectueux et entaché de contre-vérités », explique Dr Théodore.
Depuis le mois d’octobre dernier, ce groupe d’enseignement a officiellement débuté ses activités sous la direction du Chef du Gouvernement, M. Oury Bah, et du Ministre Alpha Bacar Barry, à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry. À ce jour, aucun salaire n’a été perçu de la part de l’État.
Malgré le non-respect des engagements de la part du ministère de tutelle, ces enseignants préfèrent poursuivre leur mission en classe, en veillant à respecter toutes les conditions requises par la politique de l’enseignement supérieur. L’institutionnalisation d’une disparité salariale au sein des universités du pays entre les enseignants-chercheurs guinéens et leurs homologues étrangers, qui perçoivent des salaires trois fois supérieurs à ceux des enseignants guinéens, rend cette situation d’autant plus scandaleuse et inacceptable. « À ce jour, les responsables de ces décisions controversées n’ont pas réussi à fournir une explication claire justifiant cette différence de traitement entre deux enseignants ayant le même diplôme, évalués selon les mêmes critères officiels, ayant réussi le même concours et recrutés à la suite d’un appel à candidatures identique, tout en étant soumis au même cahier des charges.Et qui effectue les mêmes missions, à l’exception du fait que certains sont Guinéens et d’autres étrangers >> à déclaré Siba Théodore.
Dédé pour Gbèkandjamana.com