Le Métier de la Menuiserie à Kourémalé : « Cette profession n’est pas reconnue à sa juste valeur » déclare Ansoumane Kouroum
Tout comme d’autres professions, la menuiserie est un métier exercé par de nombreux jeunes guinéens dans le but de faire face à leur situation financière.
Dans la préfecture de Siguiri, plus précisément à kourémalé, les ateliers de la menuiserie sont fréquentés par les jeunes souvent en situation de désespoir.
Rencontré par notre correspondant basé dans la localité, Ansoumane Kourouma, menuisier de profession et maître de cet atelier visité, exprime son regret quant à la non considération de leur activité par l’État.
« En Guinée, cette profession n’est pas reconnue à sa juste valeur. Pourtant, il existe parmi nous des individus ayant suivis des études et obtenus des diplômes. Le principal problème réside dans l’absence de lois et de structures qui protègent nos droits et défendent nos intérêts. Il est souvent perçu que ce métier est réservé aux personnes en situation d’handicap. De plus, nous y l’exerçons dans des conditions très difficiles et parfois dangereuses. Par exemple, nous pouvons être confrontés à des accidents liés aux travaux manuels, à l’utilisation de matériaux de mauvaise qualité, à l’inhalation de poussières de bois, ainsi qu’à des malentendus avec certains clients » a-t-il déclaré avant de solliciter l’aide auprès des autorités.
« Je souhaiterai interpeller l’État sur la nécessité d’améliorer nos conditions de vie et de travail. Il serait judicieux de commencer par la création d’espaces de travail modernes où l’ensemble des menuisiers pourraient se rassembler. Actuellement, nous ne disposons même pas d’un lieu approprié pour exposer nos réalisations. Tous nos équipements ont subi une augmentation. Il est donc essentiel que l’État envisage des mesures d’aide à notre égard, car c’est notre domaine d’expertise et nos familles dépendent entièrement de cette activité » souligne-t-il.
Soryba Condé, apprenti dans cet atelier, évoque les mêmes préoccupations et invite l’État à porter une attention particulière à ce métier.
« Depuis mon enfance, j’ai toujours eu une affinité pour ce métier, et mes parents ont toujours soutenu mon choix. Aujourd’hui, je me sens épanoui dans mon travail. Cependant, j’ai remarqué que cette profession comporte de nombreux risques liés à l’utilisation des outils. Pour ma part, j’ai déjà été victime d’un accident de travail au niveau du doigt, mais cela ne m’a pas découragé. Je souhaite donc implorer le président de prendre en considération notre situation et d’explorer des possibilités de modernisation de la menuiserie ou de réduction des prix sur le marché » suggère-t-il
Il est important de souligner que la majorité des apprentis dans ces différents ateliers de menuiserie à Kourémalé, sont des jeunes hommes étudiants, élèves et diplômés, ou d’ailleurs des candidats qui ont tenté de joindre Europe à travers l’imigration clandestine, qui ont finalement échoué.
Kouremalé, Alseny Philip condé pour le Gbaikandjamana.com
Tel : 620-05-61-56