Kourémalé : Une fille de 13 ans kidnappée par trois hommes voilés « Ils ont tenté de me déshabiller à l’intérieur d’un cabaret »

Les événements se sont produits dans la matinée du mercredi 23 octobre 2024 dans la commune rurale de Kourémalé, située dans la préfecture de Siguiri. Kankou Condé, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, avait été enlevée par trois hommes inconnus, qui avaient les visages dissimulés sous des foulards.

La victime, âgée de seulement treize ans, après avoir s’échapper, raconte son aventure avec ses bourreaux.

« J’étais au marché près de ma tutrice lorsque celle-ci m’a demandé de remplir des bidons d’eau pour elle. Elle m’a assuré qu’après être revenue du marché, elle viendrait faire le linge. J’ai donc pris un seau et je suis partie vers le puits. Cependant, en route, j’ai croisé trois individus qui portaient tous des voiles. Ils m’ont interpellé et m’ont demandé de les suivre. À ce moment-là, je me suis rendu compte que c’étaient des garçons. Ils ont ensuite utilisé quelque chose sur moi, mais je ne savais pas ce que c’était. Ils m’ont placé à l’avant de leur moto, et nous étions alors quatre personnes à bord. Nous avons pris la direction de la partie arrière de la station-service appartenant à Mamadi Cissé. Tout au long du trajet, je restais positionnée sur le réservoir de la moto. À un certain moment, nous avons quitté la grande voie principale qui traverse le quartier pour nous enfoncer davantage dans la brousse »

Alors là, la course à moto est terminée, les trois hommes se dirigent dans un endroit sûr pour pouvoir commettre l’irréparable contre la fille mais, attention, elle vient pour expliquer la suite de son aventure.

« Nous avons roulé jusqu’à ce que nous atteignons un endroit précis, où nous avons décidé de descendre de la moto. Deux personnes m’ont alors pris en charge, et nous avons continué à avancer à pied dans la végétation dense. Finalement, ils m’ont conduit à l’intérieur d’une petite structure, une sorte de cabaret. Ils ont retiré leurs voiles et ont tenté de me déshabiller à l’intérieur du cabaret. L’un d’eux était armé de couteaux et d’autres objets dangereux. J’étais envahie par la peur et, dans mon esprit, je prenais conscience que j’étais dans une situation périlleuse. Je me suis mise à prier, espérant qu’ils me permettraient au moins de boire un peu d’eau. C’est pendant cette période de tension que j’ai réussi à m’échapper de leurs griffes »

Ce n’est pas tout Kanko Condé explique la suite de l’événement.

« Ils ont commencé à me poursuivre dans la brousse. J’ai couru aussi vite que je le pouvais, puis j’ai trouvé un endroit où me cacher dans les buissons. Ils m’ont alors dépassée, continuant leur quête à ma recherche. Une fois que le danger semblait s’éloigner, j’ai commencé à marcher prudemment, guidée par l’espoir de rejoindre ma maison en toute sécurité. J’ai poursuivi ma course jusqu’à ce que je parvienne à un foyer, puis le concessionnaire m’a raccompagné chez moi » a raconté Kanko Condé, victime de kidnapping.

Cela démontre clairement que l’insécurité est particulièrement présente et se manifeste de manière aiguë dans la commune rurale de Kourémalé. Les faits et les témoignages récoltés indiquent que la situation est très préoccupante, et que les habitants vivent dans un climat de crainte et d’incertitude, illustrant ainsi l’ampleur de ce phénomène.

Siguiri, Alseny Philip Condé pour le Gbaikandjamana.com