Kankan : Journée mondiale contre le travail des enfants

Kankan : Journée mondiale contre le travail des enfants

Tairou Dioubaté, chef de la section de l’enfance, déplore le comportement des parents.L’Organisation internationale du Travail (OIT) est à l’origine de la Journée mondiale contre le travail des enfants, une initiative lancée en 2002 pour mettre en lumière les nombreux abus subis par les enfants au travail. Les formes les plus fréquentes de traite d’enfants guinéens, particulièrement en Haute Guinée, incluent le travail domestique, la vente ambulante, le travail agricole et l’orpaillage.
Ces pratiques ont plusieurs conséquences graves, telles que la déscolarisation des enfants, la délinquance juvénile, le banditisme, la mendicité et l’immigration. Malgré les efforts des autorités régionales de Kankan pour lutter contre cette pratique dans les zones minières, le défi reste immense.
« La journée du 12 juin est consacrée à la promotion et à la protection des enfants, avec pour objectif principal de lutter contre le travail des enfants », explique Tairou Dioubaté. « Aujourd’hui, les enfants sont victimes de violences dans la région de Kankan. Nous avons déjà identifié des activités visant à lutter contre cette pratique. Nous avons mis en place d’énormes stratégies pour combattre le travail des enfants. Les agents sont déjà sur le terrain pour identifier les risques, et dans les jours à venir, nous allons mettre en pratique ces activités. »
Concernant la scolarisation, Dioubaté note que, bien que des progrès aient été réalisés entre 2023 et 2024, les parents continuent de déscolariser les enfants au profit des zones minières, des mariages forcés et d’autres activités rentables. « Il y a une démission parentale; les parents pensent que laisser les enfants poursuivre leurs études est un retard pour eux. Ils préfèrent les retirer de l’école et les envoyer dans les zones minières où l’argent est plus facile à gagner. »
Sur le plan socio-culturel, Dioubaté souligne les difficultés rencontrées.

« Certaines personnes nous disent que c’est une tradition ancienne. Comment peut-on leur demander d’abandonner cette pratique? Cependant, petit à petit, les mentalités changent. Nous ne sommes pas contre nos traditions et mœurs, mais nous luttons contre ce qui met en danger la protection et les droits des enfants. Les bonnes pratiques liées à la tradition sont encouragées. »
Il a conclu en appelant les parents et les autorités à tous les niveaux à s’impliquer davantage dans la promotion et la protection des droits des enfants.

« Les parents doivent assumer leurs responsabilités, mettre les enfants à l’école, assurer leur santé et leur fournir des extraits de naissance.
« 
Du côté des enfants rencontrés dans les rues de Kankan en train de vendre des articles en cette journée qui leur est dédiée, beaucoup ignorent cette journée internationale.
« Je vends de l’eau chaque jour pour aider ma maman pendant les vacances avant la rentrée des classes. Mes parents n’ont pas d’argent », explique un enfant.

« Les articles que nous vendons ne nous appartiennent pas. Nous les prenons chez une dame, nous les vendons, puis nous lui remettons son argent et gardons une partie pour nous. C’est comme ça que nous faisons chaque jour. Et nous gagnons de l’argent pour acheter l’essentiel de ce dont nous avons besoin, » ajoute un autre.

FACELY ENQUÊTEUR SANOH

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