Dabola : La forge, une activité traditionnelle ignorée au profit de la modernité (Reportage)
Actuellement, le métier de forgeron ne suscite guère d’intérêt à Dabola. Au sein de cette localité, les familles de forgerons constituent presque les seules à maintenir en vie ce métier traditionnel, pourtant essentiel dans la fabrication d’outils agricoles et d’autres instruments destinés à un usage domestique.
Malgré la richesse et l’importance de ce savoir-faire, même parmi les membres de ces familles, certains jeunes optent parfois pour des alternatives professionnelles, tels que le commerce ou d’autres activités, afin de subvenir à leurs besoins. Ils s’éloignent ainsi des soufflets, du feu et du maniement du fer, privilégiant des cheminements de vie différents.
En conséquence, la forge est en train de disparaître dans cette préfecture, mettant en péril non seulement un métier, mais aussi un héritage culturel et artisanal précieux. Sur la RN1, à proximité de TP, après le rond-point de l’hôtel Tinkisso, dans le quartier Foundeng 1 dans la commune urbaine, se situe l’atelier du maître forgeron Mamadou Sansy Keita, rencontré par notre correspondant basé dans la localité, dans l’après midi de ce vendredi, 24 octobre 2024. Ce fervent praticien de l’art de la forge exprime son inquiétude face à la menace de disparition de ce métier.
« J’exerce ce métier depuis de nombreuses années. C’est une profession que j’ai hérité de mes parents. Lorsque j’étais jeune, j’ai découvert la forge juste devant la porte de la maison de mon père, située à Kindoye Centre. Mon père travaillait en collaboration avec son oncle dans cet atelier de forge. J’ai alors commencé par les aider en attisant le feu dans la forge, une tâche qui me tenait à cœur. Par la suite, j’ai appris à frapper le fer, une compétence essentielle dans ce métier. Mon père me confiait souvent la tâche de chauffer certains morceaux de fer afin de fabriquer divers outils de travail. C’est ainsi que j’ai acquis mes premières expériences et développé ma passion dans ce métier » a-t-il expliqué.
Un autre défi auquel Mamadou Sansy Keita est actuellement confronté est le manque d’apprentis.
« Dans la commune urbaine de Dabola, il n’est pas courant d’encourager les jeunes à s’initier à l’art de la forge. Rare sont ceux qui s’y intéressent réellement, et quand quelques-uns tentent l’expérience, leur engagement est souvent de courte durée. En effet, dès qu’une occasion se présente ou qu’une opportunité lucrative se manifeste ailleurs, ces jeunes choisissent de quitter le métier de forgeron. Mamadou Pathe Keita, mon fils, travaille à mes côtés depuis qu’il est très jeune. Aujourd’hui, il a 8 ans, et cela fait déjà quatre ans qu’il m’assiste dans mon travail de forgeron. Au fil des années, j’ai pu lui transmettre mon savoir-faire et j’espère qu’il continuera cette tradition familiale malgré les difficultés rencontrées dans notre commune »
Dabola, Baba Alimou Banire Diallo pour Gbaikandjamana.com
Tel : 626 52 00 04