Conakry : Les professionnels des médias expriment leur inquiétude face à la restriction des libertés en Guinée aux émissaires de l’ONU.
Suite à une demande des autorités guinéennes, une mission de l’Organisation des Nations Unies (ONU) séjourne actuellement dans la capitale guinéenne depuis le 4 novembre dernier. Cette mission s’inscrit dans le cadre de l’analyse des besoins électoraux du pays. Après leur rencontre avec les acteurs politiques, ces émissaires de l’ONU ont échangé, ce mercredi 13 novembre, avec des représentants des médias, notamment ceux de l’Union des Radios et Télévisions Libres de Guinée (URTELGUI) et du Syndicat des Professionnels de Presse de Guinée (SPPG) ,pour évaluer la situation de la liberté d’expression dans le pays.
Au sortir de la salle, Aboubacar Camara, président de l’Union des Radios et Télévisions libre de Guinée (URTELGUI), s’est exprimé en ces termes : « Il était question de rencontrer les hommes de médias que nous sommes, à l’effet de discuter sur l’évolution de l’entité en revue de Guinée, dans cette phase de la transition, mais aussi recueillir nos différents avis par rapport à la transversalité de ce qui est l’actualité guinéenne en ce moment.
Donc, une attitude que nous avons bien appréciée des Nations Unies, en voyant à la demande de l’État guinéen, envoyant une mission pour prendre le coup de la situation à travers les différents acteurs. Donc, la presse n’était pas en reste justement de cette demande. C’est pourquoi nous avons voulu répondre à cette invitation. Et nous avons porté, avec l’ensemble des autres acteurs de la presse, nous avons porté le message de notre entité, à travers certaines difficultés que nous connaissons du moment, avec le retrait notamment des agréments de certains médias. Donc, des doléances ont été formulées dans ce sens, pour que cette mission, c’est-à-dire à la fin de la mission, qu’on puisse nous aider avec les autorités guinéennes, pour que nous puissions renouer le dialogue, à l’effet de partir vers la réouverture de ces médias. » a-t-il déclaré.
De son côté, le secrétaire général du Syndicat des professionnels de Presse de Guinée (SPPG), Sekou Jamal Pendessa, a exprimé ses indignations face à la fermeture de certains médias : « Nos échanges ont essentiellement porté sur la problématique que vous connaissez tous, tout ce que nous sommes entrain de vivre . C’est-à-dire la fermeture des médias, qui a occasionné près de 1 000 emplois perdus… À cet effet, le SPPG a déposé un mémorandum dans lequel nous sommes revenus sur le résumé de tout ce que nous vivons, accompagné de recommandations. Je pense que nous avons espoir que le système des Nations Unies, qui sont venu à la demande du gouvernement guinéen, pourrait contribuer à la libération des médias dans un bref délai. C’est l’espoir que nous avons en sortant de cette rencontre aujourd’hui. » a-t-il martelé.
Par ailleurs, le secrétaire général du SPPG n’a pas manqué d’évoquer le cas du journaliste d’investigation Bakary Gamalo Bamba, qui est actuellement devant les juridictions : « Le cas du doyen Bakary Gamalo Bamba, en prison depuis près de deux mois, a été évoqué non seulement dans le débat, mais aussi dans le mémorandum puisque même hier, nous étions au tribunal de Kaloum. Donc, son cas a été pris en compte. » a-t-il conclu, Sekou Jamal Pendessa.
Le Gbaikandjamana.com
La Rédaction