Conakry : Le Conseil National des Jeunes dresse un bilan presque positif et appelle à un soutien renforcé.
Ce vendredi 03 janvier 2025, le Conseil National des Jeunes (CNJ) a tenu sa toute première conférence de presse à la maison commune des journalistes au cours de laquelle, il a présenté un bilan détaillé de ses activités réalisées durant l’année 2024. Cette rencontre a permis de mettre en lumière les nombreuses initiatives menées sur le terrain, malgré des moyens limités, ainsi que les défis persistants qui freinent la réalisation de certains objectifs du Conseil.
Dès ses premiers mois d’existence, le CNJ s’est distingué par des actions solidaires concrètes. Notamment, l’incendie du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum
« Notre première action a consisté à soutenir nos frères et sœurs de kaloum, qui étaient victimes de l’incendie. Comme vous le savez déjà, bien que le Conseil venait d’être mis en place, malgré nos maigres moyens, on s’est dit, si le Conseil est mis en place, on ne peut pas attendre que tout soit mis sur la table pour que nous puissions aider et impacter. Donc on a eu cette première action de solidarité, on a physiquement, moralement et financièrement soutenu nos frères et sœurs de kaloum. » déclare à l’entame de sa déclaration, Abdoulaye Diané, président national du CNJ.
Selon lui, la formation des jeunes a été l’une des priorités pour le CNJ
« Et après cette action, on a eu des séries de renforcement de capacités qui étaient aussi parmi nos priorités, parce que nous on sait que le jeune peut être pertinent et impacter que quand il est formé et quand il a une capacité d’analyse pour être écouté. Alors on a eu des séries de formations sur le coaching, sur le leadership, surtout, sur la prévention des conflits, des plaidoyers, des techniques de négociation, de la communication et aussi sur l’entrepreneuriat social sensible à la paix, de l’élaboration aussi de nos documents internes parce qu’on avait besoin de ces documents de gouvernance, le plan stratégique, le manuel de procédures et la stratégie de communication » a-t-il ajouté.
Conscient de la nécessité d’intégrer les préoccupations de la jeunesse dans les plans de développement local (PDL), le CNJ a mené des enquêtes et des consultations pour identifier les besoins des jeunes à travers le pays
« Alors après cette première activité, on a fait une deuxième action d’identification des besoins des jeunes pour qu’on puisse porter des plaidoyers au niveau des collectivités pour qu’on soit pris en compte dans les PDL et les PAI. Donc ça, on l’a fait avec Afriyane Kouzelper. On a identifié l’ensemble de ces besoins » dit-il.
Selon Abdoulaye Diané, ils ne se sont pas limités là, plusieurs campagnes de sensibilisation contre la désinformation et les discours de haine, ont été faites
« L’autre activité qu’on a réalisée, c’est surtout les activités de lutte contre la désinformation et le discours de haine. Ça on l’a fait à l’intérieur du pays avec certains médias, les radios, les communicateurs traditionnels, ainsi que dans les plateformes numériques de certains influenceurs. Principalement, ces activités, on les a réalisées dans la région de N’zérékoré, de Labé et de Faranah avec un accompagnement de l’UNFP » indique-t-il
Par ailleurs, des initiatives visant à lutter contre les violences basées sur le genre (VBG), les mutilations génitales féminines (MGF) et le mariage précoce ont été également déployées dans certaines régions du pays « On a aussi eu des sciences de sensibilisation contre les violences basées sur le genre et tout ce qui est MGF, mariage d’enfants et autres. Ces actions aussi, on les a réalisées à N’zérékoré, à Mamou, à Kindia, à Labé avec l’accompagnement de l’UNFP »a-t-il fait savoir le président du CNJ.
Le CNJ s’est également illustré par des activités de campagnes d’assainissement et de reboisement dans plusieurs communes
« D’autres activités qu’on a eu à réaliser, c’est des activités d’assainissement et de reboisement. Les activités d’assainissement, vous savez déjà, on a réalisé en deux volets. Le premier volet, c’est qu’on a assisté tous les premiers samedis des mois. Nos équipes nous ont accompagnés. Et l’autre chose, nos équipes ont aussi réalisé des sensibilisations dans les différentes communes. Le Reboisement aussi, c’est presque partout. On a fait des reboisements à Boké, on a fait à Coyah , on a fait à Faranah, on a fait dans beaucoup de sites » a souligné son président.
L’une des réalisations phares du CNJ a été la lutte contre la consommation de stupéfiants pour le bien-être des jeunes
« Et l’autre activité aussi très importante qui nous a marqué en 2024 dans toutes nos réalisations, c’est le bureau communal de Kaloum qui s’est vraiment levé pour lutter contre la consommation des stupéfiants par les jeunes. Vous savez aujourd’hui, cette drogue appelée cush est en train de détruire les jeunes. Et le bureau de Kaloum, étant conscient de ces faits, a décidé vraiment de ne pas attendre les autorités, de ne pas attendre les forces de l’ordre, de se mettre devant pour lutter afin de sauver ces jeunes. Parce que lutter contre la consommation de cette drogue, pour nous, c’est sauver les jeunes. Et sauver les jeunes rentre dans nos préjugés parce qu’on est là pour les défendre auprès des décideurs » s’est réjouit Abdoulaye Diané
Malgré ces nombreuses réalisations, le CNJ a évoqué des difficultés majeures qui entravent la réussite de ses missions. Notamment, le manque de siège national, l’insuffisance de moyen logistique et surtout l’inaction du ministère de la Jeunesse
« Alors comme toute activité, comme toute structure, on ne peut pas faire une activité à 100% sans bien sûr passer par des difficultés. Alors comprenez qu’on a eu beaucoup de difficultés dans la réalisation de nos activités. La première difficulté d’abord, c’est un peu lié à notre processus d’installation, parce que jusqu’ici, c’est vrai, dans les régions, il y a les bureaux régionaux qui ont déjà leur siège, mais au niveau national, on n’a pas de siège. Donc ça, ça nous bloque beaucoup. Mais mieux, ce qui est plus pointu dans cette histoire, c’est l’inaction du ministère de la Jeunesse face à notre situation et cela nous inquiète vraiment. Surtout, c’est monsieur le ministre de la Jeunesse et des Sports, qui devait normalement nous prendre au sérieux, reprendre tous nos besoins et préoccupations, et comprendre que nous sommes là pour accompagner l’État, nous sommes là pour accompagner le ministère, nous sommes là pour qu’il comprenne déjà que les jeunes ont des difficultés, parce que tout le monde ne peut pas venir au ministère pour défendre les jeunes » a déploré le président du CNJ.
Pour cette année 2025, le CNJ prévoit d’intensifier ses activités de vulgarisation de l’avant-projet de la nouvelle Constitution et d’organiser sa première Assemblée générale.
« Donc, pour finir, en termes de perspective, nous allons continuer la vulgarisation de l’avant-projet de la nouvelle Constitution, et nous allons continuer, comme je l’ai dit tantôt, la formation de nos équipes, ici, à Conakry et à l’intérieur du pays. Nous allons aussi organiser notre première Assemblée générale, qu’on n’a pas pu organiser jusqu’à maintenant, une Assemblée qui va mobiliser l’ensemble des délégués du pays, pour qu’on puisse harmoniser sur certains aspects. » annonce-t-il
À signaler que le Conseil National des Jeunes entend poursuivre sa mission avec détermination, conscient du rôle primordial que joue la jeunesse dans la construction d’une Guinée plus prospère et pacifique.
Le Gbaikandjamana.com
La Rédaction