Manden Fètèkou (Siguiri) : Les habitants s’interrogent sur leur appartenance réelle au territoire guinéen.

Manden Fètèkou est l’un des districts de la sous-préfecture de Niagassola, dans la préfecture de Siguiri. Les habitants de ce village sont parmi les oubliés de l’État de guinéen.

Cette localité est véritablement enclavée, ce qui complique considérablement l’accès aux ressources et aux services essentiels. Les routes menant vers Manden Fètèkou sont en très mauvais état, rendant leur emprunt difficile, voire impossible. En cette période de saison hivernale, la situation devient encore plus alarmante, car, les pluies rendent les voies de communication totalement impraticables. Ainsi, le village se retrouve isolé des autres localités environnantes, exacerbe la précarité de la vie quotidienne de ses résidents.

Mörô Traoré, Président de la jeunesse du District de Fètèkou, a exprimé les difficultés que traverse sa communauté.

Dans ses explications, Mörô Traoré a souligné avec insistance que l’État les a laissés de côté et négligé. En raison de cette situation d’abandon, il a décidé d’envoyer un appel urgent aux autorités de la transition, les implorant de leur apporter le soutien et l’assistance dont ils ont cruellement besoin.

« Dans notre District, l’agriculture constitue notre principale activité économique. Cependant, l’accès à notre localité est particulièrement compliqué, car il n’existe pas de routes praticables. Actuellement, nous disposons d’un seul forage pour une population d’environ 2000 habitants. Malheureusement, les marigots et les sources d’eau qui nous servaient auparavant, sont désormais gravement endommagés. Cela est dû à l’intervention de machines de type bulldozer qui opèrent dans le district de Koukoudou, en République du Mali. Ces activités d’exploitation ont eu des conséquences néfastes sur notre environnement aquatique.

De plus, nous partageons une frontière avec un village malien voisin qui a complètement détruit nos ressources en eau en raison de leurs activités industrielles. Cette situation accentue encore plus notre problème d’accès à l’eau potable, rendant la vie quotidienne pour notre population toujours plus difficile. 

En ce qui concerne l’éducation, il est important de souligner que notre école, qui compte trois salles de classe, fait face à un problème majeur : elle est dépourvue d’enseignants. Malgré nos multiples démarches pour alerter nos autorités locales à Niagassola afin d’obtenir leur assistance, nous n’avons malheureusement reçu aucune réponse de leur part.

Face à cette situation alarmante, nous avons décidé de prendre les choses en main. Nous avons sollicité l’aide d’un de nos jeunes compatriotes, diplômé mais actuellement sans emploi, pour qu’il puisse venir enseigner à nos enfants, qui sont également les siens. Ce jeune homme est le seul présent ici et prend en charge l’enseignement dans les trois salles de classe. C’est un acte de dévouement et de solidarité, mais il est évident que cela ne suffit pas pour garantir une éducation de qualité à tous nos élèves. Nous espérons vivement que notre appel sera entendu et que des mesures seront prises pour remédier à ce manque critique d’enseignants dans notre établissement.

Tout ce que je demande au président de la République et aux bailleurs de fonds, c’est de nous venir en aide, Fètèkou souffre et nous souffrons » a-t-il souligné

Siguiri, Alseny Philip Condé pour le Gbekandjamana.com

Tel : 620-05-61-56

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