KANKAN: Zoom sur le métier de la couture, une voie de secours pour les jeunes filles déscolarisées en quête d’autonomisation.
Elles sont nombreuses des jeunes filles qui pour la plupart, après avoir abandonner leurs parcours scolaire, s’adonnent au métier de la couture dans la commune urbaine de Kankan. Ce Dimanche, nous nous sommes rendu dans l’un des ateliers les plus convoités de la localité, chez maître Mory Koita, plus connu sous le sobriquet de « M’Benkè couture ». Ici, il a été constaté que les notions de base de la couture sont régulièrement enseignées aux passionnées, toutes des jeunes filles et dames.
Dans leur apprentissage, elles font leur premier pas dans ce métier par la prise des mesures, puis la coupure des tissus avant de se retrouver derrière les machines pour les exercices pratiques à l’aide d’abord des anciens sac de ciments usés, de sac de riz et des coupons de pagnes. C’est le cas par exemple de la jeune Idiatou Barry qui, après avoir échouer à 3 reprises à l’examen d’entrée en 7ème, s’est orientée vers ce métier afin de pouvoir se prendre en charge: « J’ai échoué trois fois à l’examen d’examen d’entrée en 7ème. Dieu ne m’a pas donné la chance de continuer les études. Je suis originaire de Mamou, actuellement je suis à Kankan pour apprendre la couture. Ce qui m’a motivé à venir faire la couture, c’est l’amour que j’ai pour ce métier et je ne veux pas non plus échoué dans la vie bien que je sois déscolarisée. Je veux surtout pouvoir aussi aider ma famille à sortir de la pauvreté ». A-t-elle fait savoir
Très serène et concentrée sur sa machine, Bintou Sylla est surprise et se réjouis du processus de son évolution dans ce centre: « Quand j’arrivais ici, je n’était qu’une novice. Mais aujourd’hui je peux prendre des mesures, couper et coudre avec moins de problèmes. Je suis moi même très surprise de mon évolution, aujourd’hui je peux faire beaucoup de choses sans l’aide d’une personne», a-t-elle affirmé
Quant à M’ballou Haba, diplômée de Licence et également l’une des nombreuses passionnées de ce centre de formation en couture, explique son choix: « Moi j’ai terminé ma licence. Mais n’ayant pas les moyens pour continuer mes études et pour d’éviter d’être à la merci du chômage, j’ai donc décidé de me lancer dans la couture. Je suis venue de N’zérékoré pour apprendre la couture à Kankan. Mon objectif principal c’est de réussir ma vie. Au delà, je veux aussi faire la fierté de mes parents. Et enfin ce qui me motive d’avantage, c’est que je ne veux surtout pas être dépendante de mon mari si un jour je me marie » nous a t-elle confiée
Au terme de cet entretien accordé à notre correspondant, Bintou Sylla, M’balou Haba et Idiatou Barry, toutes determinées, lancent une invite aux autres jeunes filles en ces termes:
«Nous ne pouvons qu’inviter les filles au travail, il y’a beaucoup de métiers aujourd’hui qu’elle peuvent pratiquer même si ce n’est pas la couture. En apprenant un métier, cela nous permet de ne pas faire de n’importe quoi pour avoir l’argent et un jour tu pourras même aidé ton mari. Notre conseil , c’est alors d’inviter toutes nos camarades jeunes filles à se dire que notre premier mari ou copain, c’est notre travail ». Ont-elles lancer
A signaler que, 80 % des ateliers de couture dont nous avons fais le tour dans la commune urbaine de Kankan, ne sont fréquentés que par des jeunes filles toutes en quête d’autonomisation.
Souleymane Tata Bangoura, pour Legbaikandiamana.Com