JO Paris 2024 : Sports collectifs l’Afrique sous-représentée, vraiment ?  

Présent aux JO dans cinq disciplines collectives, le continent souffre de disparités par rapport aux nombres de places accordées. Hormis le football, l’Afrique a droit à la portion congrue en basket, hand, volley et rugby à 7. Lumière sur un système de qualifications qui n’arrange pas le continent.

Maroc, Egypte, Mali, Guinée. Ce sont là les ambassadeurs de l’Afrique dans le tournoi de football masculin, Nigeria et Zambie chez les femmes. Des places directes pour les trois premiers obtenues à la CAN U23 et un repêchage pour le dernier.

Comparé au basketball masculin, le fossé est énorme. Sur 12 participants à Paris, seul le Soudan du Sud représente l’Afrique.

Les Bright Stars ont obtenu le seul billet direct en terminant meilleure nation africaine (17e) à la coupe du monde 2023.

Une seconde chance a bien été offerte aux équipes africaines à travers les tournois internationaux de qualifications. Mais ni l’Egypte, ni la Côte d’Ivoire ni le Cameroun ne sont parvenus ) Sur les quatre billets à prendre, rien pour.

En basket-ball dames, le Nigeria, champion d’Afrique était contraint de participer au tournoi de qualification olympique. Billet validé pour les “Lady Tigers” à Anvers en Belgique. Une 3e participation et une 2e consécutive. Autant dire que l’Afrique aurait pu ne pas être représentée.

Idem pour le volleyball masculin. Sur 12 qualifiés, l’Afrique n’a pas bénéficié de plus d’une place, arrachée par l’Egypte grâce à son bon classement mondial (18e). Les Pharaons auraient été 19e, qu’ils ne se seraient pas qualifiés pour Paris, laissant l’Afrique orpheline.

Ces mêmes critères ont été utilisés pour le tournoi féminin. Après son 10e titre africain à Yaoundé en 2023, le Kenya a obtenu son passeport grâce à son ranking mondial. Aucun autre pays n’a pu participer aux tournois olympiques qualificatifs en septembre 2023.  

Au Handball masculin, Une seule place directe bénéficiait à chaque champion continental, l’Egypte en l’espèce.

Il y avait cinq autres pass à prendre dans les tournois mondiaux. Résultats, la Tunisie et l’Algérie se sont cassées les dents respectivement en Norvège et en Croatie, laissant l’Egypte venir seule à Paris.

Chez les dames, l’Angola championne d’Afrique s’est qualifiée d’office. Le Cameroun, vice-champion d’Afrique, devait se rendre en Hongrie pour le tournoi international de qualification.

Mais les Lionnes Indomptables n’ont pas effectué le déplacement, faute de visa. L’équipe a été suspendue dans la foulée pour quatre ans par la fédération internationale.

Le rugby à 7 se démarque néanmoins du lot avec deux pays qualifiés chez les hommes. Le Kenya, champion d’Afrique et l’Afrique du Sud, passée par un tournoi de repêchage à Monaco.

Au calcul, l’Afrique a eu plus de représentants que l’Asie, l’Amérique du Sud, l’Amérique du Nord et autant que l’Europe. Seule l’Océanie, région phare dans cette discipline, fait mieux avec quatre qualifiés.

Chez les dames, seules les championnes d’Afrique, venues d’Afrique du Sud, ont eu la chance d’être à Paris. Le Kenya, qui a disputé le repêchage, a été battu en finale par la Chine.

Lorsqu’on se projette sur les 124 équipes masculines et féminines engagées dans les sports collectifs, l’Afrique n’est représentée que par 15 équipes.

La difficulté pour l’Afrique de briller dans les grandes compétitions internationales explique cette représentation limitée. Mais pas forcément injuste.

Une certitude : des médailles à Paris assureraient des places supplémentaires au continent dans quatre ans à Los Angeles…

Bernabé Kabré

Oméga Médias – Burkina Faso

#ParisMedia2024

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